Archives par mot-clé : Macron

Une logique de IVème République

Quand Jupiter doit négocier et le Prince, apprendre à quémander.

Certains observateurs avaient prévenu : Emmanuel Macron jouait avec le feu en renforçant les extrêmes au détriment des partis d’opposition dits de « gouvernement » afin de se garantir une réélection présidentielle face à Marine Le Pen. Il a été réélu, mais le feu est là. Et le chef de l’Etat semble bien démuni avec sa majorité relative à l’Assemblée nationale, coincée entre les deux radicalités de droite et de gauche qui le menacent de paralysie. De l’art de se tirer une balle dans le pied !

 

 

 

 

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Indispensable énergie nucléaire

Après quelques mois de travail intensif, voici le livre que j’ai écrit avec Bernard Accoyer sur la défense de l’énergie nucléaire. Merci à lui de m’avoir fait confiance pour aborder à ses côtés un sujet très technique mais dont dépend notre avenir : soit la décroissance et le mode de vie des Amish soit la poursuite d’un développement économique fondé sur une électricité décarbonée. Plus nous avancions dans nos recherches et analyses, plus nous avons été convaincus qu’il ne saurait y avoir de transition écologique « heureuse » sans recours à cette énergie nucléaire.

Tant pis pour les écologistes radicaux, pour l’Allemagne qui va dans le mur, pour la Chine dont nous dépendons fortement pour les éoliennes et le photovoltaïque… Tant mieux pour le bien-être des Français et l’indépendance de la France. A condition que des décisions soient prises rapidement. Il est temps qu’Emmanuel Macron arrête de procrastiner.

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Vous avez dit « résilience » ?

Emmanuel Macron aime les mots ; pour lui, ils valent action. Le voici donc qui lance l’opération « Résilience » pour mettre les armées au service de la lutte contre le Covid 19. Une mission dont les intéressés reconnaissent le flou, mais il s’agit de montrer que l’Etat prend des décisions et de rassurer. Au-delà, le choix du terme « résilience » risque fort d’être trompeur. Il laisse croire qu’une fois l’épreuve passée, tout redeviendra comme avant. Ce qui est peu probable et serait surtout déplorable : comment penser que des leçons ne seront pas tirées de ce crash de la mondialisation heureuse, entraînant une remise en cause de nos modèles politiques, économiques et sociaux ?
Résilience ! Avant d’être étendu à de nombreux domaines, au point d’être servi à toutes les sauces, le mot a un sens physique : la capacité des matériaux à retrouver leur forme initiale après avoir subi des chocs. Un retour à la normale, en somme. Sans doute est-ce le vœu premier quand tout vacille autour de soi. Ainsi que l’écrit la philosophe Claire Marin, « face à la catastrophe, on préfère se rassurer en la considérant comme une parenthèse plutôt qu’un avertissement ». Le président de la République semble ainsi épouser la thèse de l’accident sur une route bien tracée plutôt que d’interroger sur la direction de la chaussée.
Sans doute l’urgence ne prête-t-elle pas à l’introspection au sommet de l’Etat ni à l’élaboration d’un autre modèle social. A tout le moins est-il possible de préparer les esprits. D’autant que la profonde crise économique qui suivra la catastrophe sanitaire ne prédisposera pas plus à l’imagination collective. Pourtant… Des conclusions qui seront établies de ces vraies ruptures dépendront le sens et la couleur de l’avenir. Positif ou négatif, rose ou noir. Ou brun. La crise de 1929 a donné le New Deal aux Etats-Unis et le nazisme en Allemagne. Puisque rien ne sera plus comme avant, il faut préparer le changement. En redécouvrant peut-être les vertus de la politique.

La République, une affaire de « mâles blancs » ?


Les Français ne le savent pas mais leur pays est devenu la planète des singes où les mâles se distinguent en fonction de leur couleur et les femelles restent en terre inconnue. Les propos présidentiels, invalidant « deux mâles blancs »  s’échangeant un rapport sous prétexte que leur statut physique ne correspond pas à celui des banlieues, ont fait bondir. Il y a de quoi. Le sexe masculin et le visage pâle rendraient donc incapable de penser ce qui est différent, la réflexion se trouvant prédestinée par la culture au mieux, par les hormones au pire. Une vision communautariste qui enterre les Lumières et rend les armes face aux Indigènes de la République. Continuer la lecture

Corse : des avantages à bien gérer

Les deux tiers des Français approuvent la fermeté d’Emmanuel Macron face aux nationalistes corses. Pas question de donner plus d’autonomie à une région qui bénéficie déjà d’un statut particulier et d’une solidarité importante de la part du continent. « En même temps », le chef de l’Etat concède la possibilité d’inscrire nommément la Corse dans la Constitution. Comme pour les collectivités ultramarines. Un geste purement symbolique ou un pas vers plus d’autonomie ? Continuer la lecture

NDDL : chacun choisit son peuple !

Il fallait trancher. Après des années de tergiversations et de lâchetés, nul ne peut reprocher au président de la République d’avoir pris une décision sur Notre-Dame des Landes. Mais le soulagement ne doit pas masquer les conséquences politiques et financières d’un choix qui aurait pu être autre. A savoir l’exécution d’un projet approuvé par les populations locales et par les élus qu’elles se sont choisis. Continuer la lecture

Médecine : les macroniens oublient leur audace

La Cour des comptes plus audacieuse que le gouvernement « disruptif » d’Emmanuel Macron ! Avec son dernier rapport sur « L’avenir de l’assurance maladie », l’honorable institution de la rue Cambon n’hésite pas à proposer de bousculer quelques fondamentaux de la Sécurité sociale. Quitte à remettre en cause la liberté d’installation des médecins et leur gestion par la Caisse nationale d’Assurance maladie. Les syndicats de médecins ont bien sûr protesté mais la ministre de la Santé a manifesté beaucoup de prudence, voire d’hostilité, face aux innovations suggérées. Pas touche à nos libéraux !
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Les usines à gaz d’Emmanuel Macron

Habile, Emmanuel Macron ? Certes, et il l’a encore montré devant les maires de France réunis en Congrès. « J’ai besoin de vous », leur a-t-il déclaré en les caressant dans le sens du poil. Cela lui a évité en fin de discours les sifflets qui avaient salué son arrivée. Les élus locaux, pour autant, attendent des actes. Là, le président de la République n’a rien cédé, même s’il a reconnu implicitement que certaines de ses promesses de campagne étaient compliquées à mettre en œuvre. D’où des usines à gaz pour corriger ce qu’il s’est engagé à appliquer.
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Applaudir est un art

Sidérés ! Réunis à Versailles pour écouter l’adresse d’Emmanuel Macron, les parlementaires ont semblé victimes d’engourdissement. A peine un ou deux applaudissements avant ceux de la fin, une initiative de quelques battements de mains faisant vite long feu. Ceux qui ont suivi l’évocation de « la part maudite » ne visaient pas Georges Bataille mais ont trahi une impression de fin de discours. Les propos stratosphériques du Président de la République ont eu un effet paralysant, à moins que ce ne fût soporifique.

Que « les oppositions » – un pluriel présidentiel volontaire pour souligner leurs divisions – n’approuvent pas la doxa du chef de l’Etat, rien de plus normal. Mais que les trois centaines et demie de députés et sénateurs placés sous étiquette « Macron » ne manifestent pas leur contentement surprend. C’est à eux pourtant qu’il s’est adressé en premier pour les exhorter à ne pas oublier le mandat que le peuple français leur avait donné. Comme si le chef de l’Etat craignait déjà les dérives d’une trop large majorité qu’aucune histoire politique commune ne lie. A moins que l’annonce de la prochaine disparition d’un tiers d’entre eux ne tétanise ces parlementaires destinés à se faire harakiri. Qui devra mettre la tête sur le billot ? Continuer la lecture