L’hommage national au colonel Arnaud Beltrame se justifiait pleinement tout comme la marche blanche dans Paris pour s’indigner du meurtre de Murielle Knoll. Les Français se sont levés pour saluer le héros qui a donné sa vie pour sauver un otage. Ils ont dit non à l’antisémitisme en faisant foule place de la Nation. L’émotion partagée s’est voulue expression d’un pays rassemblé et barrage contre ceux qui le détestent et le minent. « En même temps », une impression de gêne prévaut : s’il est bien de se rassurer en serrant les coudes, combien de cérémonies aux Invalides ou de défilés dans les rues faudra-t-il pour réduire à néant « l’ennemi insidieux » ? Au risque d’une certaine lassitude. Est-ce suffisant, surtout ? Certes non. Et ce n’est pas porter atteinte à l’intérêt national que de la poser. Continuer la lecture