Un bol d’air pour Wauquiez

Laurent WauqiezUne hirondelle ne fait pas le printemps et deux élections législatives partielles ne signent pas un retournement de l’opinion. Reste que celles de dimanche dernier, perdues par les Marcheurs du Président, valent avertissement et soulignent l’attentisme d’électeurs sceptiques sur le « ni droite ni gauche ». Elles apportent en tout cas un peu d’oxygène à Laurent Wauquiez, Les Républicains faisant figure d’une opposition en reconquête.

Par tradition, les partielles qui suivent les élections législatives post-présidentielles se révèlent défavorables à la majorité en place. Les quatre de janvier 1982, gagnées par la droite dès le premier tour, ont marqué un vrai tournant dans le premier septennat de François Mitterrand. Les trois de 2012, perdues par la gauche, ont confirmé que François Hollande avait mal démarré son quinquennat et qu’il n’y avait pas d’état de grâce. Cela tient aux premières déceptions et au fait que le renvoi d’un député ne compromet pas une majorité déjà pléthorique.

Dans le Territoire de Belfort, la reconduction du sortant LR était attendue. La surprise est venue du Val-d’Oise, où Isabelle Muller-Quoy (LREM) est battue alors qu’elle était arrivée en tête au premier tour. Le soutien du Premier ministre juppéiste n’a pas empêché cette défaite. La forte abstention modère les analyses, mais un fait demeure : les électeurs ne se sont pas déplacés pour exprimer leur soutien à la politique d’Emmanuel Macron relayée par Edouard Philippe. Cinq autres partielles diront si le désamour se poursuit.

L’image du « Président des riches » pèse sur ces résultats. Surtout au moment où beaucoup de Français trouvent que tout augmente : la CSG, l’essence, les timbres, le tabac, les péages d’autoroutes… Parler d’un pouvoir d’achat en hausse irrite plutôt. D’autres s’inquiètent d’un exercice du pouvoir si jupitérien que l’Elysée se mêle de tout et semble s’épuiser dans une communication à tout va.

La gauche de « l’ancien monde » ne profite pas de ces interrogations. Les Républicains tirent, eux, leur épingle du jeu. Un bon point pour leur nouveau président que contestent les anciens barons. Leurs départs et autres « reculs » signifieraient-ils que LR entre aussi dans un « nouveau monde » ? Il n’est pas sûr que telles étaient leurs intentions, mais en politique, le ressenti compte aussi. Ce serait un pied de nez de la petite histoire.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *