Alain Juppé soutient activement son ancienne collaboratrice, responsable de sa campagne numérique pour la primaire, dans la 10e circonscription des Yvelines. Seul problème : Aurore Bergé a reçu l’onction de La République en marche et se présente contre Jean-Frédéric Poisson, président du parti Chrétien démocrate, investi par les Républicains ! Le maire de Bordeaux avait assuré qu’il soutiendrait les candidats LR et UDI.
L’ancien Premier ministre est coutumier du fait. Lors des municipales de 2014, il avait tenu meeting commun avec Pierre-Mathieu Duhamel, candidat dissident à Boulogne-Billancourt contre le maire sortant investi par LR. Un ancien collaborateur là aussi. Alain Juppé préfèrerait-il ses seconds à son parti ? « J’ai refusé de soutenir d’anciens collaborateurs candidat d’En marche », souligne Xavier Bertrand, « il n’est interdit à personne d’être cohérent ».
D’autres personnalités étonnent autant. Ainsi de Henri de Castrie, proche de François Fillon, qui soutient un candidat LREM face au trésorier de LR, le député-maire du Touquet Daniel Fasquelle. De quoi déboussoler les électeurs de la droite et du centre. En votant LR, votent-ils pour une opposition à Emmanuel Macron ou pour de futurs ralliés au président de la République ? Le ni droite-ni gauche ne produit pas vraiment de la clarté. Au risque de favoriser une abstention massive.