Ministres en excès de tweets

Un Garde des Sceaux qui retweete le communiqué de Marielle de Sarnez se défendant face aux accusations d’emploi fictif de ses collaborateurs; un ministre de L’Action et des comptes publics qui menace par tweet de publier des informations fiscales à l’encontre d’un député LR… La passion politique et le temps orageux rendent nerveux. Au point d’oublier les « devoirs de sa charge », comme il se disait autrefois. Lorsque le mot devoir avait un sens et n’apparaissait pas comme un épouvantail.

Les magistrats n’ont pas apprécié l’initiative d’un François Bayrou plus enclin à soutenir une collègue amie qu’à garantir l’indépendance de la Justice. Gérald Darmanin a oublié un peu vite que le ministre en charge des impôts est tenu au secret fiscal. Engager un contrôle fut parfois dissuasif. Menacer de rendre publiques des demandes d’interventions relève d’un âge que le nouveau Président est censé enterrer.

Dans le cas du Garde des Sceaux, l’inexpérience ne peut servir d’excuse. Chez Darmanin, la jeunesse atténue la faute, sauf qu’elle trahit quand même une propension au chantage. A chaque fois, la passion du tweet conduit à l’excès. Habitués à réagir au quart de tour dans l’opposition, les ministres peinent à freiner leurs doigts sur les touches de leur téléphone portable. Mieux vaudrait qu’ils tournent parfois leurs pouces plusieurs fois avant de tweeter.

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